Dans cette tragicomédie de deux heures réunissant une trentaine de personnages interprétés par 17 comédiens, les Passe Volant revisitent 8 pièces de Molière. Entre rire et satire, c’est la société du siècle de Louis XIV qui est passée au crible et l’œuvre de l’illustre auteur vue sous un nouveau jour...
par François Legallais (22/09/2014)
Molière mérite-t-il de passer à la postérité ? Ses œuvres doivent-elles lui survivre ? Le sort de l’illustre auteur se joue dans cette affaire surréaliste au cours de laquelle Molière peut compter sur… ses propres personnages pour se défendre des attaques portées contre lui par un mystérieux accusateur de l’au-delà. On l’accuse de maltraiter les médecins ? Qu’à cela ne tienne : Sganarelle, Argan et leurs comparses vont démontrer que ses motifs sont parfaitement louables ! On lui reproche de se railler des précieuses ? Peu importe : Cathos, Magdelon et Mascarille vont prouver qu’il est parfois utile de dénoncer les excès du ridicule ! Chacun de ses personnages vient présenter la vision de l’auteur et, pièce à l’appui, témoigner de son extraordinaire clairvoyance.
Une épopée joyeuse dans l’œuvre de ce génie permettant au public de (re)découvrir huit de ses plus célèbres pièces : L’Avare, Les précieuses ridicules, Le bourgeois gentilhomme, Les fourberies de Scapin, Le médecin malgré lui, La critique de l’école des femmes, Le malade imaginaire et George Dandin.
L’Affaire Molière, ce sont 17 comédiens interprétant une trentaine de personnages pour deux heures de spectacle au service du rire et de l’esprit.
Encore du Molière, soupireront certains grincheux vouant un culte immodéré à la modernité. Certes, il est l’auteur le plus joué en France et notamment par les compagnies de théâtre amateur. Tout le monde a déjà vu au moins une fois dans sa vie l’une de ses pièces. Il ferait presque figure d’auteur incontournable, passage obligé pour tout écolier français, rite initiatique pour tout comédien novice. Il est à la France ce que Shakespeare est à l’Angleterre : un patrimoine séculaire, sacralisé, voire même sanctuarisé ! Était-ce une raison pour bouder notre plaisir de jouer ses pièces ?
Nous ne voulions pas renoncer à ce privilège de nous délecter de sa langue et d’interpréter ses comédies aussi féroces que jubilatoires. Car ce peintre de l’âme humaine n’avait pas son pareil pour décortiquer minutieusement nos excès et nos travers, puis nous les servir à grand renfort d’ironie, d’insolence et de burlesque.
Nous avons donc cédé au chant des sirènes classiques et décidé de jouer "du" Molière. Ou plus exactement d’interpréter des extraits de huit de ses œuvres car il nous fut impossible de choisir "la" pièce. Et pour les unir les unes aux autres, nous avons osé intenter un procès à l’illustre auteur ! Cette licence dramatique nous a permis en effet de réunir en un même espace-temps une trentaine de ses personnages, tous réunis pour lui rendre hommage à travers le rire qu’il avait érigé en art de vivre. Voilà toute l’affaire Molière : une affaire de cœur plus que de raison, un artifice destiné à rendre hommage au Patron des comédiens.
Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, né en 1622 et mort en 1673, était un auteur de théâtre, mais aussi un comédien et un chef de troupe qui s’est illustré au début du règne de Louis XIV. On a tout dit sur lui, on a même récemment polémiqué sur la paternité de ses œuvres... alors que l’on ne sait pratiquement rien de sa vie tant les sources sont rares et contradictoires !
Ce fils de bourgeois renonce à ses privilèges pour s’engager dans une troupe de comédiens dont il devint le chef. Après avoir sillonné la France, il revient à Paris, écrit des comédies et obtient les plus admirables succès. Adulé du public, estimé par le roi, ces pièces lui valent aussi d’être critiqué par les personnes qu’il pourfend dans chacune d’elles, ce qui n’égratigne en rien son talent. Sa profession, qui lui attire l’ostracisme des ministres du culte, lui ferme les portes de l’Académie française. Il n’importe : l’Histoire a retenu son nom.
L’œuvre de Molière est considérable à plus d’un titre. Il a beaucoup écrit en peu de temps et ses œuvres sont passées à la postérité au point que la langue française porte désormais son nom. Depuis le XVIIe siècle, Molière est le plus joué et le plus lu des auteurs de comédies de la littérature française, chaque époque trouvant en lui des thématiques modernes. Molière est aussi l’auteur dramatique français non seulement le plus traduit mais aussi le plus joué de par le monde. Rarement une œuvre littéraire n’aura été si associée à l’image de la France.
D’après les œuvres de MOLIÈRE
MISE EN SCENE ET TEXTE ADDITIONNEL
François LEGALLAIS
DISTRIBUTION
Edouard BARDIZVARTIAN (George Dandin)
Philippe BEHR (Almanzor, Galopin)
Olga BEPOLDIN (Martine)
Guillaume BOUVET (Molière, Mascarille)
Jean Pierre CUVELLIER (le maître de philosophie, Géronte, maître Jacques)
Martine DELEUZE (Uranie, La Flèche)
Philippe DELEUZE (Monsieur de Sotenville, Argan, Monsieur Jourdain)
Jocelyne FEHRE (Toinette, Madame Jourdain)
Micheline FRAYSSEIX-BOUVET (Nicole)
Anne JAYET (Magdelon)
François LEGALLAIS (Scapin, Sganarelle, Harpagon, Clitandre)
Pascale LEROUX (Madame de Sotenville)
Bruno MARCEL (le Censeur de l’Histoire)
Elisabeth PEFFERKORN (Angélique, Élise)
Caroline SAN MIGUEL (Valère, Cathos, Valérie)
Martine VANZO (Climène)
Christian VAUTHIER (Lucas)
COSTUMES
Micheline FRAYSSEIX-BOUVET
MAQUIILLAGE
Valérie HUYGHE
DECORS ET ACCESSOIRES
Gérard BOUVET, Martine et Philippe DELEUZE, Christian VAUTHIER
CREATION DES LUMIERES, DE LA BANDE-SON ET DES SUPPORTS DE COMMUNICATION
François LEGALLAIS
REGIE SON & LUMIERE
Blandine BOUTRON et Philippe SCHNEIDER