Les Passe Volant ont participé au 3ème Festival de Théâtre de Groslay. Au programme : deux pièces de Georges Feydeau. Le succès était au rendez-vous !
par François Legallais (16/07/2013)
Le samedi 27 octobre 2012, la Cie des Passe Volant a eu le privilège de participer pour la troisième fois consécutive au Festival de Théâtre de Groslay, cette fois-ci lors de la soirée de gala placée sous le parrainage de l’acteur Jean-François Garreaud, célèbre entre autre pour sa participation à des films de Chabrol ou plus récemment pour son rôle de capitaine Lemarchand dans la série La Crim’ sur France 2.
Sans faire de l’autosatisfaction gratuite déplacée, on peut convenir sans rougir que le succès fut au rendez-vous ! La salle des fêtes de Groslay était pleine à craquer au point que des chaises supplémentaires ont du être ajoutées in extremis. Les applaudissements nourris du public et les félicitations spontanées de Jean-François Garreaud et des élus groslaysiens n’ont fait que confirmer que les Passe Volant avaient réussi leur première. Une mention toute particulière doit être portée au jeune Philippe BEHR (voir photos ci-contre en cliquant dessus) qui interprétait le rôle de Toto et qui s’est magnifiquement distingué par son jeu à la fois drôle et spontané. Au programme de cette soirée placée sous le signe de l’humour et de la légèreté, deux pièces de Georges Feydeau : On purge Bébé et N’te promène donc pas toute nue.
Voici un petit aperçu de l’intrigue de ces deux comédies de boulevard hautes en couleur et au rythme soutenu, avec leur distribution respective.
ON PURGE BEBE
Monsieur Follavoine, porcelainier de son état, attend dans son cabinet de travail un certain Monsieur Chouilloux avec qui il doit traiter une grosse affaire. Mais sa femme fait irruption dans la pièce car leur fils est constipé. Il faut donc purger Bébé ! Mais le temps presse car la visite de Monsieur ne saurait tarder et Madame n’est toujours pas présentable…
Distribution : M.FOLLAVOINE : Sébastien VALMY / Mme FOLLAVOINE : Jocelyne FEHRE / M. CHOUILLOUX : Philippe DELEUZE / Mme CHOUILLOUX : Martine DELEUZE / M. TRUCHET : Jean-Pierre CUVELLIER / ROSE : Olga BEPOLDIN / TOTO : Philippe BEHR.
N’TE PROMENE DONC PAS TOUTE NUE
Clarisse Ventroux a la fâcheuse habitude de se promener en chemise... Ce n’est pas la première fois que son mari, député à la Chambre, lui reproche l’indécence de son comportement. D’autant qu’aujourd’hui, il reçoit un des membres de l’Opposition. Mais Clarisse ne cesse de faire des apparitions en petite tenue, ce qui embarrasse au plus haut point son élu de mari !
Distribution : M.VENTROUX : Guillaume BOUVET / Mme VENTROUX : Olga BEPOLDIN / M. HOCHEPAIX : Jean-Pierre CUVELLIER / ROMAIN DE JAIVAL : Edouard BARDIZVARTIAN / VICTOR : Philippe DELEUZE
Mise en scène : Martine & Philippe DELEUZE
Décors : Création et construction : Annie MABILLE - Guy LAMBERT - Philippe DELEUZE - Avec l’aide à l’installation de Jean-Pierre CUVELLIER, d’Alain RETIF et de Christian VAUTHIER. Merci à Pascale et Martine L. pour le prêt de certains accessoires faisant partie du décor.
Régie : Christian VAUTHIER (son) - François LEGALLAIS (lumière) - Avec l’aide précieuse de Xavier des Services Techniques de la ville de Groslay pour les réglages des éclairages.
Création de l’affiche, du programme et de la bande-son : François LEGALLAIS
Très jeune, Georges FEYDEAU (1862-1921) néglige ses études, préférant se consacrer à l’art dramatique. Ses dix premières pièces sont vouées à l’échec. En 1886 enfin, Tailleur pour dames est représenté au Théâtre de la Renaissance, ce qui lui vaut des encouragements de Labiche lui-même. La consécration vient en 1892 avec trois de ses pièces : Monsieur chasse, Champignol malgré lui et Le Système Ribadier. S’ouvre alors l’ère du succès, dépassant même les frontières hexagonales. En 1894, il triomphe avec Un fil à la patte , pièce dans laquelle Robert Hirsh triomphera quelques 60 ans plus tard à la Comédie-Française. Deux ans plus tard, il réitère l’expérience avec Le Dindon. En 1900, La Dame de chez Maxim est jouée plus de mille fois : la reconnaissance du public !
Bien que le vaudeville ne soit pas un genre nouveau, FEYDEAU l’a révolutionné en y ajoutant ses touches personnelles. Par exemple, l’une de ses techniques est de mettre en présence deux personnages qui ont toutes les raisons du monde de ne pas vouloir ou devoir se rencontrer. Il s’amuse également à parodier la médiocrité des bourgeois et des parvenus. Il écrit également une vingtaine de monologues restés assez confidentiels.
Après d’autres pièces à succès, toutefois, FEYDEAU commence à se lasser des vaudevilles. Suite à son divorce, il puise alors dans son expérience personnelle l’idée d’un genre nouveau : la farce conjugale. Le dramaturge en profite pour s’attaquer assez férocement aux problèmes de couple. Parmi ces pièces-là, on peut citer : Feu la mère de Madame (en cours de répétition par les Passe Volant) ou encore Léonie est en avance.
La fin de la vie de FEYDEAU ressemble plus à une tragédie qu’à une comédie : interné deux ans à Rueil-Malmaison en raison de troubles psychiques causés par la syphilis, il tire sa révérence en 1921, léguant à la postérité vingt-six pièces dites « de boulevard » très régulièrement jouées. Consécration posthume : il entre officiellement au répertoire de la Comédie-Française en 1941 avec Feu la mère de Madame.